"Mamy, climato-septik c’est comme ta fosse septik ?"
#04 : Comment ré-envisager un avenir enthousiasmant ?
Bonjour, c’est Amandine,
Bienvenue sur La gifle, la newsletter dans laquelle je partage mes claques de maman pour vous aider à mieux répondre aux questions que vos enfants peuvent se poser.
Aujourd’hui, on est 1029 à lire cette news ! 🤗
Au sommaire :
Une petite gifle de Léon : “Mamy, climatoseptik, c’est comme ta fosse septik ?”
Ce que cache cette gifle : “Ré-envisager un avenir enthousiasmant”.
Les petits chiffres qui parlent d’eux même.
5 bonnes pratiques à adopter pour éviter les gifles de nos enfants.
Voici la question que Léon nous a posé un beau matin.
Je vous raconte.
Il est 7h du matin, on dans la cuisine de “papy & mamy” ! C’est comme ça qu’on les appelle maintenant depuis 7 ans. Hé oui ! Mes parents n’ont plus de prénoms depuis que les enfants savent parler.
Bref, le matin, ils écoutent la radio. Toujours la même radio. Qu’ils soient seuls ou accompagnés.
Donc je bois mon café et on écoute tous la radio. Mamy, Léon (7 ans) et moi. Pub, Jingle, émission “bla bla bla… sur les réseaux sociaux, on note un renouveau des discours climatosceptiques notamment porté par une nouvelle génération…” Léon, pas franchement passionné par l’émission nous interpelle « Mamy, climato-sceptik c’est comme ta fosse septik ?”
Lui - “Pourquoi vous rigolez?”
Moi -“Parce que les 2 mots se ressemblent un peu, ils contiennent le son « ceptik » mais ça n’a pas la même signification. Les climatosceptiques, ce sont des gens qui ne croient pas que les humains sont responsables du changement du climat.”
Lui - “C’est quoi le changement du climat ?”
Moi - “La planète terre est recouverte d’une immense couette de gaz qui la garde au chaud, tant mieux d’ailleurs, car sinon il ferait aussi froid que dans l’espace. Mais nos voitures, nos usines, nos bateaux rejettent beaucoup trop de gaz et la couverture de gaz autour de la Terre devient de plus en plus épaisse, et qu’est ce qui se passe si la couverture est de plus en plus épaisse ?”
Lui - “Il fait plus chaud”.
Moi - “Oui, il fait de plus en plus chaud sur Terre, c’est pour cela que l’on dit que le climat se réchauffe.”
Lui - “Et, c’est ça qui vous a fait rire ?”
Moi - “Non, ce qui nous a fait rire, c’est que la fosse de mamy et les climatosceptiques sont quand même un peu bouchés. Mamie a pris des mesures pour changer ça, mais les climatosceptiques eux, ils ne veulent rien entendre. ”
Lui - “Pourquoi ?”
Moi - “Parce que ce n’est pas facile d’entendre que l’on est responsable de ce changement, car cela va vraiment nous obliger à changer nos habitudes, nos repères. C'est quelque chose que l'on n'aime pas, chacun réagit différemment par rapport à ça et certaines personnes l'expriment de manière particulièrement agressive. Elles rejettent cette idée.”
Lui -“Et nous comment on réagit ?”
Moi - “Nous, on se dit que “le changement” a parfois du bon, que cela peut aussi être une opportunité et que c’est une bonne chose de s’y préparer. Qui sait, on va peut-être découvrir plein de nouvelles activités à faire en famille ou de nouveaux projets qui peuvent aider à diminuer la taille de la couette. ”
Lui - “Comme avoir des poules pour ne plus aller acheter d’oeufs ?”
Moi - “😳”
2. Comment ré-envisager un avenir enthousiasmant ?
On ne va pas se mentir : l’écologie n’est pas considérée aujourd’hui comme le sujet le plus fun du monde. Pourquoi ?
L'écologie est pourtant une science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et les relations qu’ils entretiennent avec leur milieu de vie. Si ça, ce n’est pas incroyable et merveilleux ! Nous avons tous déjà été scotché devant des documentaires animaliers ou lorsqu’un cinéaste, un photographe, un scientifique nous fait plonger au coeur de l’écosystème du fin fond de la forêt tropicale ou dans un récif de corail.
Mais avec la “vie moderne” on a pris nos distances avec les écosystèmes sauvages, on a un peu perdu le sens de la terre. L’écologie, c’est devenu une orientation politique donc pas super passionnant.
En intensifiant la pression que nous avons mise sur la planète, nous avons déséquilibré ce que la nature avait mis des millions d’années à organiser. Et c’est ce déséquilibre qui, comme un “Domino Cascade”, cause les catastrophes que nous vivons : sécheresses, inondations, extinctions des espèces…
Ce bouleversement écologique et climatique fait peur. Mais, de même que cela ne sert à rien de fermer les yeux quand votre voiture fonce vers un arbre, attendre que ça arrive, n’aidera pas à avoir moins mal.
Alors comment on fait ?
Pour ma part, j’ai décidé d’aller petit à petit vers un modèle de société moins centré sur l’accumulation d’objets, mais plus coopératif, inventif, joyeux et collectif !
L’important, c’est d’essayer de se connecter à ce qu’il y a de désirable (pour vous) dans la transition écologique. Qu’est-ce qui me fait envie et qui est compatible avec un avenir durable ? Qu’est-ce qui apporte du sens dans ma vie ? Qu’est-ce que j’aime faire et qui est activable maintenant ?
Ensemble nous devons inventer de nouveaux récits, en famille, entre amis. Laissons plus de place dans nos week-ends, pour des activités nature, d’émerveillement.
Et pour nous aider à y aller franchement, je pense que deux mesures pourraient être développées.
La première serait de développer des séries, des films, des livres dans lesquels des modes de vie respectueux de la nature seraient valorisés, et rendraient heureux les personnages. On ne défend bien que ce qu’on apprend à aimer !
La seconde serait de faire en sorte que la transition écologique soit accessible à tout le monde, et pas réservée seulement à ceux qui “peuvent se le permettre”. Pour cela, une vraie action au niveau politique et économique serait bienvenue :)
3. Les petits chiffres qui parlent d’eux même !
43 % de la population pense qu’il n’y a pas de réchauffement climatique d’origine humaine. Il y a encore du boulot ;) ! (enquête Fractures françaises de l’Institut Jean Jaurès - 2023)
Il existe 5 étapes du changement (modèle de Kübler-Ross). Face à une nouvelle difficile à accepter (comme les crises écologiques), l’individu a l’habitude de passer par le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. C’est parfois un chemin un peu long, donc ce sont des repères à avoir en tête quand on s’adresse à quelqu’un qui n’est pas encore au stade de l’acceptation.
Plus de 50 % des jeunes ont envie de s’engager dans un métier qui contribue aux enjeux de la transition écologique et sociale. La relève est là et on a intérêt à bien compter dessus ! (sondage de Makesense).
4. 5 bonnes pratiques pour éviter les gifles
Une fois que l’on a accepté que l’Homme est le grand responsable de la crise écologique en cours et qu’elle va continuer à nous surprendre, on peut développer de l’éco-anxiété. Voici mes astuces pour bien vivre aujourd’hui !
Réguler sa consommation d’informations pour ne pas tomber dans une infobésité angoissante. L’infobésité, c’est le fait de consommer trop d’informations, au point de ne pas pouvoir les traiter et de se sentir impuissant face à ce qu’il se passe dans le monde.
Passer du temps sur le terrain, pour éprouver la transition écologique en se faisant plaisir. Avez-vous pensé au jardin partagé, à l’atelier de réparation de vélos, à la plantation de haies chez l’agriculteur du coin ?
Choisir des contenus culturels éco-lucides et qui font du bien : acheter des romans avec des héros collectifs et écologiques, s’émerveiller devant un documentaire animalier, regarder des dessins animés dans lesquels la nature est préservée.
Prendre le temps de partager ses émotions avec des proches. La tristesse, l’angoisse, la colère, le sentiment d’impuissance, sont assez normales quand on regarde la situation écologique. En les partageant à d’autres, vous irez d’autant plus vite vers une envie de vous engager et des émotions positives.
Rire ! La situation est assez grave pour se permettre de lâcher prise de temps en temps, de faire des blagues sur le sujet, de s’amuser de l’apprentissage des enfants qui découvrent le monde.
Ressources à consommer sans modération !
“Perdre la terre. Une histoire de notre temps”, de Nathaniel Rich, pour comprendre comment le déni du changement climatique a été orchestré dans les années 1970-80 par de grandes entreprises, avec l’accord implicite des gouvernements.
L’étude de l’institut Jean Jaurès “Climato-scepticisme : le nouvel horizon du populisme français” (2023).
Les bonnes nouvelles de la semaine, du Média Vert !
Sur ce, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour échanger sur ce sujet. Je vous donne rendez-vous mardi prochain pour découvrir la prochaine gifle à éviter sur le thème du slip climatique.
PS : Si on ne se connaît pas encore, je m’appelle Amandine Fréry, je suis la maman de 2 enfants de 6 et 11 ans, la co-fondatrice et directrice de rédaction de Mission Plancton : des magazines mensuels dans lesquels votre enfant devient le héros d’aventures rigolotes pour apprendre à sauver la planète ! Vous voulez abonner un enfant ? Voici un code promotionnel “LAGIFLE”, c’est cadeau !
Je n'ai pas vraiment de listes. J'ai bien aimé lire "la pollution cachée des choses" (d'Eric La Blanche et Camille Besse) avec mes enfants c'est assez sympa. Coté dessin animé il y a le Pixar "Wall E", "Ponyo sur la falaise » de Hayao Miyazaki et Le Lorax de Chris Renaud qui me vienne en tête.
Je n'avais pas pensé à Goldorak en effet, c'est drôle. Merci.
Et globalement « ceux qui peuvent se le permettre « n’ont aucun intérêt personnel et financier au changement.